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Sélik se montra très sensible à cette promesse. Puis, il ajouta :

« Peut-être vaudra-t-il mieux que je vous accompagne pendant cette excursion ? Dans l’ignorance où vous êtes de la langue arabe, vous pourriez être gênés vis-à-vis du patron de l’embarcation et de ses hommes…

— Vous avez raison, répondit Juhel. Restez à notre service tout le temps que nous séjournerons à Sohar, et, je vous le répète, vous n’aurez point perdu vos peines. »

On se sépara. Juhel vint rejoindre son oncle, qui se promenait sur la grève en compagnie de l’ami Trégomain. Il lui fit part de ses démarches. Le gabarier fut enchanté d’avoir en qualité de guide et d’interprète ce jeune Arabe, auquel il trouvait, non sans raison, une physionomie des plus intelligentes.

Pierre-Servan-Malo approuva d’un simple signe de tête. Puis, après avoir remplacé le caillou usé par le frottement de ses mâchoires, il dit :

« Et cette embarcation ?…

— Notre interprète s’occupe de nous la procurer, mon oncle, et de la pourvoir de vivres.

— Il me semble qu’en une heure ou deux