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Comme il examinait les basses branches du banian, se tournant, se retournant, la main tendue, les doigts redressés, il entendit ces mots prononcés derrière lui :

« Ten thousand. »

C’étaient deux mots anglais, que soulignait un fort accent oriental, et qu’il ne comprit pas, étant dans l’absolue ignorance de cette langue.

Mais Juhel savait l’anglais, et, après quelques mots à l’indigène qui venait de donner ce renseignement.

« Il paraît qu’il y a là dix mille branches ! dit-il en s’adressant au gabarier.

— Dix mille ?…

— C’est du moins ce que cet Arabe vient de dire. »

L’Arabe n’était autre que l’agent, mis aux trousses des étrangers pendant leur séjour dans l’imanat. Trouvant l’occasion bonne d’entrer en rapport avec eux, il en avait profité. Quelques demandes et autant de réponses furent encore échangées en langue anglo-saxonne entre Juhel et cet Arabe, lequel, s’étant présenté comme interprète attaché à la légation britannique de Mascate, se mit obligeamment à la disposition des trois Européens.