Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

personnel de la caravane cet Arabe si réservé, si discret, lequel les épiait sans entrer en communication avec eux.

Toutefois, si cette manœuvre avait échappé à leur attention, peut-être n’en était-il pas de même de Saouk. Le soi-disant clerc de Ben-Omar, parlant l’arabe, avait pu entretenir quelques-uns des négociants qui se rendaient à Sohar. Or, ces personnages, auxquels l’agent de police n’était point inconnu, n’avaient pas fait mystère de sa qualité. Le soupçon dès lors, était venu à Saouk que cet agent était attaché à la personne de maître Antifer, et cela ne manqua pas de lui causer certaines inquiétudes. En effet, s’il ne voulait pas que l’héritage de Kamylk-Pacha tombât entre les mains d’un Français, il ne voulait pas davantage qu’il tombât entre les mains de l’iman. Remarquons, d’ailleurs, que le policier ne suspectait en aucune façon les deux Égyptiens, ne pouvant imaginer qu’ils marchaient au même but que les trois Européens. Des voyageurs de leur nationalité, il en venait souvent à Mascate. On ne se défiait donc point de ceux-ci, — ce qui prouve que la police n’est pas parfaite — même dans l’imanat de Sa Hautesse.