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il lui conviendrait d’aller. Sans le demander jamais, ce policier finirait par apprendre à quel dessein ces Européens étaient dans l’imanat. Si même ils se trouvaient embarrassés au milieu d’une population dont ils ne connaissaient pas la langue, il s’empresserait de leur offrir ses services avec une complaisance sans bornes. Puis, grâce à cette information, l’iman ne les laisserait repartir que s’il n’avait aucun intérêt à les garder pour une cause quelconque.

On le reconnaîtra, cette surveillance pouvait singulièrement entraver la grande opération de maître Antifer. Déterrer un trésor d’une valeur invraisemblable, le ramener à Mascate, l’embarquer sur le paquebot à destination de Suez, c’était déjà difficile. Mais, lorsque Sa Hautesse saurait à quoi s’en tenir, cela dépasserait forcément les limites du possible.

Par bonheur, — on ne saurait trop le répéter, — Pierre-Servan-Malo ignorait ce surcroît de complications futures. Le fardeau des soucis présents suffisait à l’accabler. Il ignorait, il ne se doutait guère qu’il voyageait sous le regard inquisiteur d’un agent de l’imanat. Ni ses deux compagnons ni lui n’avaient remarqué dans le