Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/281

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Voilà qui lui serait un coup terrible, Juhel, et je ne sais si son cerveau y résisterait ! »

On croira volontiers que le gabarier et son jeune ami se gardaient de discuter ces hypothèses en présence de maître Antifer. À quoi bon ? Rien n’aurait pu ébranler les convictions de cet entêté. Douter que les diamants et autres pierres d’une valeur énorme fussent à l’endroit où Kamylk-Pacha les avait enfouies sur cet îlot dont il connaissait la situation exacte, cela ne fût jamais entré dans sa pensée. Non, et il s’inquiétait uniquement de certaines difficultés d’exécution pour mener à bonne fin sa campagne.

En effet, le voyage d’aller était relativement facile. Il s’accomplirait sans encombres, c’était probable. Une fois à Sohar, on verrait à se procurer une embarcation, on irait à la découverte de l’îlot, on déterrerait les trois barils… Il n’y avait rien là qui fût de nature à tracasser un esprit aussi résolu que celui de notre Malouin. Se transporter de sa personne, accompagné du gabarier et de Juhel, au milieu d’une caravane, quoi de plus facile ? Il était supposable également que la translation