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sieur Antifer… et j’apprendrai… Pourvu qu’il ne s’agisse pas de se rembarquer !… »

Du reste, de connaître l’endroit où le légataire de Kamylk-Pacha porterait les recherches qui devaient le mettre en possession du legs, cela ne pouvait être mis en question. Puisque le testament lui imposait la présence de l’exécuteur testamentaire, lequel n’était autre que Ben-Omar, maître Antifer ne refuserait pas de lui répondre catégoriquement. Mais, lorsque l’îlot serait atteint, lorsqu’il aurait livré les trois précieux barils, comment Saouk parviendrait-il à en dépouiller son possesseur ? À cette demande que lui avait plus d’une fois posée le notaire, il n’avait jamais répondu, par la raison qu’il n’aurait su comment répondre. Ce qui n’était que trop certain, c’est qu’il ne répugnerait à aucun moyen pour s’emparer d’une fortune qu’il considérait comme sienne, et dont Kamylk-Pacha l’avait frustré au profit d’un étranger. Et c’est bien ce qui effrayait Ben-Omar, simple tabellion doux et conciliant, auquel déplaisaient les coups de force, sachant que Son Excellence se souciait de la vie d’un homme comme d’une vieille figue sèche. Dans tous les cas,