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navires de commerce et par conséquent très connus des navigateurs. Était-ce donc un rocher isolé, un écueil dominant de quelques toises la surface des flots, et qui eût fourni l’emplacement vainement cherché jusqu’alors par Son Excellence pour y enterrer ses richesses ?… On ne voyait rien de semblable sur les relèvements hydrographiques, très précis, de cette portion de mer. Un îlot, avec les brisants dont il devait être entouré, avec sa ceinture désordonnée d’embruns et de ressacs, n’aurait pu échapper aux investigations des marins. Les cartes en auraient porté le gisement vrai. Or, d’après la sienne, le capitaine était en mesure d’affirmer qu’il ne se trouvait pas même un écueil sur cet espace dont son regard embrassait le vaste périmètre.

« C’est une illusion ! » pensa-t-il, lorsqu’il eut de nouveau braqué sa longue-vue vers l’endroit soupçonné, et bien qu’il l’eût exactement mise au point.

En effet, aucun linéament ne s’était dessiné si faiblement que ce fût dans le cadre de l’objectif.

En ce moment — six heures et quelques minutes, — le disque solaire commençait à mordre