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et Damiette, il fut signalé à l’ouvert de Port-Saïd dans la matinée du 7 mars.

Le canal de Suez était en construction à cette époque, puisqu’il ne fut inauguré qu’en 1869. Le steamer dut donc s’arrêter à Port-Saïd. Là, les maisons à l’européenne, les chalets à toit pointu, les villas fantaisistes, ont poussé sous le souffle français, le long d’une étroite bande de sable resserrée entre la mer, le canal et le lac Menzaleh. Le produit des fouilles a servi à combler une partie du marais, à établir un terre-plein, qui sert d’assise à la ville, où rien ne manque : église, hôpital, chantiers. Des constructions pittoresques s’étalent en façade sur la Méditerranée, et le lac est semé d’îlots verdoyants entre lesquels se glissent les barques de pêcheurs. Une sorte de demi-rade, de deux cent trente hectares, est protégée par ses deux digues, l’une occidentale, avec phare, sur une longueur de trois mille cinq cents mètres, l’autre, orientale, plus courte de sept cents mètres.

Maître Antifer et ses compagnons se séparèrent du capitaine Cip avec force remerciements sur l’accueil qu’ils avaient reçu à son bord et, le lendemain, ils prirent le chemin