Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/221

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Grâce à ces deux appareils, il saurait déterminer avec une précision absolue le gisement de l’îlot.

Mais, si maître Antifer et ses deux compagnons avaient raison d’accorder entière confiance à ces instruments, c’était de la défiance, au contraire, de la très juste défiance, qu’ils éprouvaient pour Ben-Omar, l’exécuteur testamentaire de Kamylk-Pacha. Ils en causaient souvent, et un jour, l’oncle de dire à son neveu :

« Il ne me revient pas du tout, cet Omar, et je me promets de l’observer de près !

— Qui sait si nous le retrouverons à Suez ?… répondit le gabarier d’un ton dubitatif.

— Allons donc ! s’écria maître Antifer. Il nous y attendrait des semaines et des mois, s’il le fallait !… Est-ce que ce coquin-là n’était pas venu à Saint-Malo uniquement pour me voler ma latitude ?

— Mon oncle, dit Juhel, vous n’avez pas tort, je crois, de surveiller ce garde-notes d’Égypte. À mon avis, il ne vaut pas cher, et j’avoue que son clerc Nazim ne me paraît pas valoir davantage !

— Je pense comme toi, Juhel, ajouta le ga-