Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/194

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la part de ce maudit pacha ! gronda Nanon. J’aurais dû les recevoir à coups de balai…

— Ils auraient toujours fini par s’aboucher avec lui, répliqua Juhel, et ce Ben-Omar, qui a une commission sur l’affaire, ne lui eût pas laissé de répit !

— Alors, mon oncle va partir ?… demanda Énogate.

— C’est probable, répondit Gildas Trégomain, puisqu’il va connaître le gisement de l’îlot !

— Je l’accompagnerai, déclara Juhel.

— Toi, mon Juhel ?… s’écria la jeune fille.

— Oui… c’est indispensable… Je veux être là pour l’empêcher de commettre quelque sottise… pour le ramener… s’il s’attarde au loin…

— Bien raisonné, mon garçon, dit le gabarier.

— Qui sait où il se laissera entraîner en courant après ce trésor et à quels dangers il s’expose !… »

Énogate restait toute triste ; mais elle l’avait compris : c’était le bon sens même qui inspirait à Juhel cette résolution, et peut-être les longueurs du voyage en seraient-elles abrégées ?…

Le jeune capitaine la consola de son mieux. Il lui écrirait souvent… Il la tiendrait au cou-