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du jeune capitaine, on comprenait qu’il ne maîtrisait pas sans peine une colère prête à déborder.

Mais le gabarier n’était pas homme à les abandonner en pleine mer, et, s’approchant de son ami :

« Cependant, tu as fais la promesse…

— Quelle promesse ?…

— De consentir à leur mariage…

— Oui… si la longitude n’arrivait pas, et, comme la longitude est arrivée…

— Raison de plus pour assurer leur bonheur…

— Parfaitement, gabarier, parfaitement… C’est pourquoi Énogate épousera un prince…

— S’il s’en trouve…

— Et Juhel une princesse…

— Il n’y en a plus à marier ! répliqua Gildas Trégomain, qui était à bout d’arguments.

— Il y en a toujours quand on apporte cinquante beaux millions de dot !

— Cherche donc…

— Je chercherai… et je trouverai… et dans l’almanach de Gothon encore !… »

Il voulait dire l’almanach de Gotha, cet entêté et intraitable cabochard, féru de l’idée