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— Parce que vous pourriez rencontrer sur votre route certaine personne capable de vous en faire repentir…

— Et qui donc ?…

— Saouk, le propre fils du cousin de Kamylk-Pacha, déshérité à votre profit, et qui n’est point homme…

— Connaissez-vous ce propre fils, monsieur Ben-Omar ?

— Non… répondit le notaire, mais je sais que c’est un adversaire redoutable…

— Eh bien, si vous le rencontrez jamais, ce Saouk, dites-lui de ma part que je me fiche de lui et de toute la saoukaille de l’Égypte ! »

Nazim ne sourcilla pas. Là-dessus, Pierre-Servan-Malo s’avançant sur le palier :

« Nanon ! » cria-t-il.

Le notaire se dirigea vers la porte, et, cette fois, Saouk, qui venait de renverser une chaise par maladresse, le suivit, non sans une furieuse envie d’activer sa marche en lui faisant dégringoler l’escalier.

Mais, au moment de franchir la porte de la chambre, voici que Ben-Omar s’arrête, et s’adressant à maître Antifer qu’il n’osait regarder en face :