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attentif et souriant. Néanmoins ni le notaire ni Nazim ne semblaient disposés à se lever. Qu’il fût manifeste que leur hôte les mettait à la porte, cela sautait aux yeux. Mais ou ils ne l’avaient pas compris, ou ils ne voulaient pas le comprendre. Ben-Omar, assez embarrassé, sentait bien que Saouk lui intimait du regard l’ordre exprès de poser une dernière question.

Il dut donc s’exécuter, et dit :

« Maintenant que j’ai rempli la mission dont m’a chargé le testament de Kamylk-Pacha…

— Nous n’avons plus qu’à prendre poliment congé les uns des autres, répondit Pierre-Servan-Malo, et le premier train étant pour dix heures trente-sept…

— Dix heures vingt-trois depuis hier, rectifia Gildas Trégomain.

— Dix heures vingt-trois, en effet, et je ne voudrais pas, mon cher monsieur Ben-Omar, vous exposer, ainsi que votre clerc Nazim, à manquer cet express… »

Le pied de Saouk commença de battre sur le plancher une rapide mesure à deux quatre, et, comme il consulta sa montre, on put croire qu’il s’inquiétait du départ.