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C’était la réplique du Trégomain au Saouk. Ben-Omar ne pouvait y opposer aucune objection.

Aussitôt, les quatre personnages s’assirent autour de la table, sur laquelle le notaire déposa son portefeuille. Puis, un certain silence régna dans la chambre en attendant qu’il plût à l’un ou à l’autre de prendre la parole.

Ce fut maître Antifer qui rompit enfin ce silence en s’adressant à Ben-Omar :

« Votre clerc parle le français, je suppose ?

— Non, répondit le notaire.

— Il le comprend, du moins ?…

— Pas davantage. »

Cela avait été convenu entre Saouk et Ben-Omar, avec l’espoir que le Malouin, n’ayant pas à craindre d’être compris du faux Nazim, laisserait peut-être échapper quelques paroles dont il y aurait lieu de profiter.

« Et maintenant, allez-y, monsieur Ben-Omar, dit négligemment maître Antifer. Votre intention est-elle de reprendre l’entretien au point où nous l’avons interrompu hier ?

— Sans doute.

— Alors vous m’apportez les cinquante millions…