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L’année suivante, son indigne cousin le suivait dans la tombe, n’ayant pas joui de ces immenses richesses qu’il convoitait et qui l’avaient poussé à de si criminelles machinations.

Mais Mourad laissait un fils — ce Saouk, dans lequel se retrouvait tous les mauvais instincts de son père. Bien qu’il ne fût alors âgé que de vingt-trois ans, il avait toujours vécu d’une existence violente et farouche, mêlé aux bandits politiques et autres qui fourmillaient alors en Égypte. Unique héritier de Kamylk-Pacha, c’était à lui que serait revenu cet héritage, si celui-ci n’eût réussi à le soustraire à son avidité. Aussi, son emportement, sa fureur ne connurent-ils pas de bornes, lorsque la mort de Kamylk-Pacha eut fait disparaître — il le croyait du moins — l’unique dépositaire du secret de cette immense fortune.

Dix ans s’écoulèrent, et Saouk avait renoncé à jamais savoir ce qu’était devenu l’héritage en question.

Que l’on juge donc de l’effet que produisit une nouvelle, tombant au milieu de son aventureuse existence — une nouvelle qui allait le lancer en tant d’inattendues aventures !