Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Durant ses voyages, reprit le notaire, à qui ces réponses brèves ne permettaient pas de saisir le joint, durant ses voyages, est-ce qu’il ne s’est pas trouvé, il y a une soixantaine d’années, sur les côtes de Syrie ?

— Peut-être oui… peut-être non. Après… »

Ces « après » arrivaient à Ben-Omar comme des coups de coude dans les côtés, et sa figure se décomposait en grimaces les plus invraisemblables.

« Louvoie, mon bonhomme, se disait maître Antifer, louvoie tant qu’il te plaira. Si tu comptes sur moi pour te piloter ! »

Le notaire comprit qu’il fallait aborder plus directement la question.

« Avez-vous connaissance, dit-il, que votre père ait eu l’occasion de rendre un service… un immense service… à quelqu’un… précisément sur les côtes de Syrie ?…

— Aucunement. Après ?…

— Ah ! fit Ben-Omar, très étonné de la réponse. Et vous ne savez pas s’il a reçu une lettre d’un certain Kamylk-Pacha ?

— Un pacha ?…

— Oui.

— À combien de queues ?…