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Kamylk-Pacha ne viderait que trop tard ses trésors dans sa caisse !…

Maître Antifer ne dérageait plus. Il ne pouvait tenir dans sa maison. D’ailleurs, mieux valait qu’il fût dehors pour la tranquillité commune. On ne le voyait qu’aux heures de repas, et même ne faisait-il que mettre les morceaux doubles. Toutes les fois que l’occasion s’en présentait, le bon Trégomain s’offrait à ses coups de boutoir, avec l’espérance de provoquer une détente, d’amener un soulagement chez son ami, qui l’envoyait au diable. En somme, il y eut lieu de craindre qu’il tombât malade. Son unique occupation était d’arpenter quotidiennement la cour de la gare à l’arrivée des trains, les quais du Sillon à l’arrivée des paquebots, cherchant à dévisager parmi les débarqués quelque figure exotique pouvant être attribuée à l’envoyé de Kamylk-Pacha, un Égyptien, sans doute, peut-être un Arménien, enfin un personnage étranger, reconnaissable à son type, à son accent, à son costume, et qui demanderait à un commissionnaire l’adresse de Pierre-Servan-Malo Antifer…

Rien !… non ! rien de ce genre ! Des Nor-