Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

latitude, ce pays qu’il leur serait si facile d’atteindre en combinant ces deux éléments géographiques. On pouvait être assuré que la combinaison se ferait le 5 avril, à la date fixée.

Quant à maître Antifer, il était devenu plus insociable, plus inabordable que jamais. La date de la cérémonie se rapprochait chaque jour de vingt-quatre heures. Encore quelques semaines, et les fiancés seraient unis par d’indissolubles liens. Le beau résultat, vraiment ! Au fond, leur oncle n’avait-il pas rêvé pour eux des alliances superbes, lorsqu’il serait riche ? Et s’il tenait à ces millions, ces introuvables millions qui lui appartenaient, ce n’était pas avec l’idée d’en jouir par lui-même, d’en tirer profit, de mener la grande existence, d’habiter des palais, de rouler en carrosse, de manger dans de la vaisselle d’or, de porter des boutons de diamants à son plastron ?… Non, grand Dieu ! Mais il comptait faire épouser une princesse à Juhel, et un prince à Énogate ! Que voulez-vous ? C’était sa marotte, sa monomanie. Et voilà que son désir risquait de ne point se réaliser si le messager n’arrivait pas en temps utile, et faute de quelques chiffres, combinés avec ceux qu’il possédait déjà, la cachette de