Page:Verne - Michel Strogoff - Un drame au Mexique, 1905.djvu/249

Cette page a été validée par deux contributeurs.
« C’est une charrette. Un jeune homme la conduit. » (Page 242.)

vue, peut-être n’aurait-il pas eu le courage d’aller plus loin. Mais Nadia ne se plaignait pas, et Michel Strogoff, n’entendant pas un soupir, marchait avec une hâte qu’il n’était pas maître de réprimer. Et pourquoi ? Pouvait-il donc espérer de devancer encore les Tartares ? Il était à pied, sans argent, il était aveugle, et si Nadia, son seul guide, venait à lui manquer, il n’aurait plus qu’à se coucher sur un des côtés de la route et à y mourir misérablement ! Mais enfin, si, à force d’énergie, il arrivait à Krasnoiarsk, tout n’était peut-être pas perdu, puisque le gouverneur, auquel il se ferait connaître, n’hésiterait pas à lui donner les moyens d’atteindre Irkoutsk.

Michel Strogoff allait donc, parlant peu, absorbé dans ses pensées. Il tenait la