Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/93

Cette page a été validée par deux contributeurs.

87
le dernier enjeu.

Ces renseignements furent consignés dans une dépêche que Pointe Pescade, sans nommer personne, avait envoyée, dès le matin, à la station de La Valette à Malte, — dépêche que le fil particulier transmettrait rapidement à Antékirtta.

Lorsque Sarcany et Silas Toronthal entrèrent dans le hall du Casino, Pointe Pescade y entra après eux ; puis, quand ils franchirent la porte des salons de roulette et de trente et quarante, il la franchit à leur suite.

Il était alors trois heures après midi. Le jeu commençait à s’animer. Le banquier et son compagnon firent d’abord le tour des salles. Pendant quelques instants, ils s’arrêtèrent devant les diverses tables, observant les coups, mais n’y prenant point part.

Pointe Pescade allait et venait, en curieux, sans les perdre de vue. Il crut même, afin de ne point attirer l’attention, devoir risquer quelques pièces de cinq francs sur les colonnes ou les douzaines de la roulette, et, comme de juste, il les perdit, — avec le plus admirable sang-froid d’ailleurs. Mais aussi, pourquoi n’avait-il pas suivi l’excellent conseil que venait de lui donner en confidence un professeur de grand mérite :

« Pour réussir au jeu, monsieur, il faut s’appliquer