Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.

69
dix-sept-fois.

petite capitale, avec son curieux entassement d’habitations, bâties sur toutes les croupes, ses zig-zags de rues étroites et grimpantes, qui montent jusqu’à la route de la Corniche, suspendue à mi-montagne, son échiquier de jardins en floraison perpétuelle, son panorama de cottages de toutes formes, de villas de tous styles, dont quelques-unes viennent surplomber les eaux si limpides de cette anse méditerranéenne.

Entre Monaco et Monte-Carlo, au fond du port, depuis la grève jusqu’à l’étranglement de la vallée sinueuse qui sépare le groupe des montagnes, se développe une troisième cité : c’est la Condamine.

Au-dessus, vers la droite, surgit un mont grandiose, auquel son profil, tourné vers la mer, a fait donner le nom de Tête de Chien. Sur cette tête apparaît maintenant, à cinq cent quarante-deux mètres de hauteur, un fort qui a le droit de se croire imprenable et l’honneur de se dire français. De ce côté est la limite de l’enclave monégasque.

De la Condamine à Monte-Carlo, les voitures peuvent remonter par une rampe superbe. C’est à sa partie supérieure que se dressent des habitations particulières et des hôtels, dont l’un était précisément celui qu’occupaient Sarcany et Silas Toronthal. Des fenêtres de leur appartement, la vue