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une expérience du docteur.

Le gouverneur serra la main du docteur, il lui souhaita une heureuse traversée, après lui avoir fait promettre de venir le revoir, et il reprit le chemin de la résidence.

Peut-être pourra-t-on trouver que le docteur Antékirtt venait d’abuser quelque peu de la bonne foi du gouverneur de Ceuta. Que l’on juge, que l’on critique sa conduite en cette occasion, soit ! Mais il ne faut pas oublier à quelle œuvre le comte Mathias Sandorf avait consacré sa vie ni ce qu’il avait dit un jour :

« Mille chemins… un but ! »

C’était un de ces mille chemins qu’il venait de prendre.

Quelques instants après, une des embarcations du Ferrato avait ramené à bord le docteur et Pierre Bathory. Luigi les attendait à la coupée pour les recevoir.

« Cet homme ?… demanda le docteur.

— Suivant vos ordres, répondit Luigi, notre canot, qui le guettait au pied des roches, l’a recueilli après sa chute, et je l’ai fait enfermer dans une cabine de l’avant.

— Il n’a rien dit ?… demanda Pierre.

— Comment aurait-il pu parler ?… Il est comme endormi et n’a pas conscience de ses actes !

— Bien ! répondit le docteur. J’ai voulu que Car-