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une expérience du docteur.

croisa un yacht de plaisance, qui se promenait sur la baie de Gibraltar, avant d’aller prendre son mouillage dans les eaux anglaises.

C’était le Ferrato. Namir, qui l’avait vu pendant sa relâche à Catane, le reconnut parfaitement.

« Le docteur Antékirtt ici ! murmura-t-elle. Sarcany a raison, il y a un danger, et ce danger est proche ! »

Quelques heures après, la Marocaine débarquait à Ceuta. Mais, avant de retourner à Tétuan, elle prenait ses mesures afin de se mettre en rapport avec l’Espagnol. Son plan était simple, il devait réussir, si le temps ne lui manquait pas pour l’exécuter.

Mais une complication avait surgi, à laquelle Namir ne pouvait s’attendre. Carpena, à la suite de cette intervention du docteur, lors de sa première visite à Ceuta, s’était donné comme malade, et, si peu qu’il le fût, il avait obtenu d’entrer à l’hôpital du pénitencier pour quelques jours. Namir en fut donc réduite à rôder autour de l’hôpital, sans pouvoir arriver jusqu’à lui. Toutefois, ce qui la rassurait, c’est que si elle ne pouvait voir Carpena, évidemment le docteur Antékirtt et ses agents ne le verraient pas davantage. Donc, pensait-elle, il n’y avait pas péril en la demeure. En effet aucune