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mathias sandorf.

« Bien, Namir ! répondit Sarcany. Continue à faire bonne garde ! Je ne tarderai pas à te rejoindre !

— Est-ce qu’il n’entre pas dans tes projets de nous faire bientôt quitter Tétuan ? demanda la Marocaine.

— Non, tant que je n’y serai pas forcé, puisque personne n’y connaît et n’y peut connaître Sava ! Si les événements m’obligeaient à te faire partir, tu serais avertie à temps.

— Et maintenant, Sarcany, reprit Namir, dis-moi pourquoi tu m’as fait venir à Gibraltar ?

— C’est parce que j’ai à te parler de certaines choses qu’il vaut mieux dire qu’écrire.

— Parle donc, Sarcany, et s’il s’agit d’un ordre, quel qu’il soit, je me charge de l’exécuter.

— Voici quelle est maintenant ma situation, répondit Sarcany. Madame Bathory a disparu, et son fils est mort ! De cette famille je n’ai donc plus rien à craindre ! Madame Toronthal est morte, et Sava est en mon pouvoir ! De ce côté, je suis tranquille aussi ! Des autres personnes qui connaissent ou ont connu mes secrets, l’une, Silas Toronthal, mon complice, est sous ma domination absolue ; l’autre, Zirone, a péri dans sa dernière expédition en Sicile. Ainsi, de tous ceux que je viens de nommer, aucun ne peut parler, aucun ne parlera !