jamais quitté, même alors qu’il exerçait le métier de courtier dans la Régence, où de secrètes accointances l’unissaient aux redoutables sectaires du Senoûsisme, dont les projets menaçaient Antékirtta, ainsi qu’il a été dit plus haut.
Namir, de moitié dans ses pensées comme dans ses actes, liée à Sarcany par une sorte d’amour maternel, lui était plus attachée peut-être que ne l’avait jamais été Zirone, son compagnon de plaisirs et de misères. Sur un signe de lui, elle eût commis un crime, sur un signe, elle eût été à la mort sans hésiter. Sarcany pouvait donc avoir en Namir une confiance absolue, et, s’il l’avait fait venir à Gibraltar, c’est qu’il voulait lui parler de Carpena dont il avait maintenant tout à craindre.
Cet entretien était le premier qu’ils eussent eu depuis l’arrivée de Sarcany à Gibraltar, ce devait être le seul, et il se fit en langue arabe.
Tout d’abord, Sarcany débuta par une question et reçut une réponse que tous deux regardaient, sans doute, comme des plus importantes, puisque leur avenir en dépendait.
« Sava ?… demanda Sarcany.
— Elle est en sûreté à Tétuan, répondit Namir, et, à cet égard, tu peux être tranquille !
— Mais, pendant ton absence ?…