portés dans ce récit auraient-ils eu un cours plus rapide, et sans doute, très différent.
En effet, le 19 septembre, dans l’après-midi, sur un de ces hauts bancs de bois, qui meublent les squares anglais, à l’abri des grands arbres, le dos tourné aux batteries rasantes de la rade, deux personnes causaient en prenant soin de ne point être entendues des promeneurs : c’étaient Sarcany et Namir.
On ne l’a pas oublié, Sarcany devait rejoindre Namir en Sicile, au moment où fut faite cette expédition de la Casa Inglese, qui se termina par la mort de Zirone. Prévenu à temps, Sarcany changea son plan de campagne, d’où il résulta que le docteur l’attendit vainement pendant les huit jours qu’il passa au mouillage de Catane. De son côté, sur les ordres qu’elle reçut, Namir quitta immédiatement la Sicile, afin de retourner à Tétuan, où elle résidait alors. Puis, ce fut de Tétuan qu’elle revint à Gibraltar, où Sarcany venait de lui donner rendez-vous. Il y était arrivé la veille, il en comptait repartir le lendemain.
Namir, cette sauvage compagne de Sarcany, lui était dévouée corps et âme. C’était elle qui l’avait élevé dans les douars de la Tripolitaine comme si elle eût été sa mère. Elle ne l’avait