Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.

24
mathias sandorf.

— À cela je ne peux répondre, monsieur le gouverneur. Peut-être cet homme est-il sujet à de tels accès ? Mais, maintenant, le voilà sur pied, et il n’y paraîtra plus ! »

Bientôt la voiture arriva à l’enceinte des fortifications, entra dans la ville, la traversa obliquement, et vint s’arrêter sur la petite place qui domine les quais d’embarquement.

Le docteur et le gouverneur prirent alors congé l’un de l’autre avec beaucoup de cordialité.

« Voilà le Ferrato, dit le docteur, en montrant le steam-yacht que la houle balançait gracieusement au large. Vous n’oublierez pas, monsieur le gouverneur, que vous avez bien voulu accepter de déjeuner à mon bord dimanche matin ?

— Pas plus que vous n’oublierez, docteur Antékirtt, que vous devez dîner à la résidence dimanche soir !

— Je n’aurai garde d’y manquer ! »

Tous deux se séparèrent, et le gouverneur ne quitta pas le quai qu’il n’eût vu s’éloigner la baleinière. Et, quand ils furent de retour, le docteur dit à Pierre, qui lui demandait si tout s’était passé comme il le désirait :

« Oui !… Dimanche soir, avec la permission du