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mathias sandorf.

grande famille d’Antékirtta. Là devait s’écouler sa vie au milieu de tous ceux qui l’aimaient.

La petite colonie, grâce à de nouveaux efforts, ne tarda pas à s’agrandir. En moins d’un an, elle vit doubler sa population. Des savants, des inventeurs, appelés par le comte Sandorf, y vinrent utiliser des découvertes qui seraient restées stériles sans ses conseils, sans la fortune dont il disposait. Aussi Antékirtta allait-elle bientôt devenir le point le plus important de la mer des Syrtes, et, avec l’achèvement de son système défensif, sa sécurité devait être absolue.

Que dire de Mme Bathory, de Maria et de Luigi Ferrato, que dire de Pierre et de Sava, qui ne se sente mieux qu’on ne pourrait l’exprimer ? Que dire aussi de Pointe Pescade et de Cap Matifou, qui comptaient parmi les plus notables colons d’Antékirtta ? S’ils regrettaient quelque chose, c’était de n’avoir plus l’occasion de se dévouer pour celui qui leur avait fait une telle existence !

Le comte Mathias Sandorf avait accompli sa tâche, et, sans le souvenir de ses deux compagnons, Étienne Bathory et Ladislas Zathmar, il eût été aussi heureux qu’un homme généreux peut l’être ici-bas, quand il répand le bonheur autour de lui.

Que l’on ne cherche point dans toute la Médi-