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justice.

seul mot. Et qu’auraient-ils pu répondre à leur victime, qui semblait sortir du tombeau pour les accuser !

Et ce fut bien autre chose, lorsque le docteur Antékirtt, se levant à son tour, dit d’une voix grave :

« Et moi, je suis le compagnon de Ladislas Zathmar et d’Étienne Bathory, que votre trahison, a fait fusiller au donjon de Pisino ! Je suis le père de Sava, que vous avez enlevée pour vous rendre maître de sa fortune !… Je suis le comte Mathias Sandorf ! »

Cette fois, l’effet de cette déclaration fut tel que les genoux de Silas Toronthal fléchirent jusqu’à terre, tandis que Sarcany, se courbait comme s’il eût voulu rentrer en lui-même.

Alors les trois accusés furent interrogés l’un après l’autre. Leurs crimes n’étaient point de ceux qu’ils eussent pu nier, ni de ceux pour lesquels un pardon fût possible. Le chef des magistrats rappela à Sarcany que l’attaque de l’île, entreprise dans son intérêt personnel, avait fait un grand nombre de victimes dont le sang criait vengeance. Puis, après avoir laissé aux accusés toute liberté de se défendre, il appliqua la loi, conformément au droit que lui donnait cette juridiction régulière :

« Silas Toronthal, Sarcany, Carpena, dit-il, vous