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antékirtta.

Et, sous les ordres de Pierre et de Luigi, une centaine de miliciens se jetèrent sur les fuyards qui se hâtaient de regagner le rivage. Pris entre les feux du Ferrato et les feux de la ville, ceux-ci durent aussitôt céder. Alors le désordre se mit dans leurs rangs, et on les vit se précipiter vers les sept ou huit embarcations que les bordées du large avaient plus ou moins épargnées.

Pierre et Luigi, au milieu de la mêlée, visaient surtout à s’emparer d’un homme entre tous. Cet homme, c’était Sarcany. Mais ils voulaient l’avoir vivant, et ils n’échappèrent que par miracle aux coups de revolver que ce misérable déchargea plusieurs fois sur eux.

Cependant, il semblait que le sort allait encore une fois le soustraire à leur justice.

Sarcany et le chef des Senoûsistes, suivis d’une dizaine de leurs compagnons, étaient parvenus à regagner une petite polacre, dont l’amarre venait d’être larguée et qui déjà manœuvrait afin de regagner la haute mer. Le Ferrato était trop loin pour qu’on pût lui signaler de la poursuivre, et elle allait s’échapper.

En ce moment, Cap Matifou aperçut une pièce de campagne, démontée de son affût, qui gisait sur le sable.