Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/247

Cette page a été validée par deux contributeurs.

241
antékirtta.

ils en défonçaient une douzaine. Toutefois, le nombre des agresseurs était si considérable que les deux capitaines, menacés d’être pris à l’abordage, durent revenir à l’abri des jetées.

Cependant le Ferrato avait pris position et il commençait à foudroyer la flottille ; mais ses feux, joints à ceux des batteries qui pouvaient utilement agir, furent insuffisants pour empêcher la masse de ces pirates d’opérer leur débarquement. Bien qu’un bon nombre eût péri, bien qu’une vingtaine d’embarcations fussent déjà coulées, plus de mille assiégeants purent prendre pied sur les roches du sud, dont une mer parfaitement calme rendait l’approche trop facile.

On put voir alors que l’artillerie ne manquait pas aux Senoûsistes. Les plus grands chébecs portaient quelques pièces de campagne, montées sur affûts roulants. Ils purent les débarquer dans cette partie du littoral, située hors de l’atteinte des canons de la ville, et même de ceux qui armaient le fortin du cône central.

Le docteur, du poste qu’il était venu prendre sur le saillant le plus rapproché, avait suivi l’ensemble de cette opération. S’y opposer, il ne l’aurait pu, étant donné le nombre relativement faible de son personnel. Mais, comme il était plus fort à l’abri de