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mathias sandorf.

parer ? Oui, puisqu’elle commandait tout ce golfe de Sidre que forment, en s’arrondissant, les rivages de la Cyrénaïque et de la Tripolitaine.

On ne l’a pas oublié, dans le sud-est d’Antékirtta, à une distance de deux milles, gisait l’îlot Kencraf. Or, cet îlot, qu’on avait pas eu le temps de fortifier, constituait un danger pour le cas probable où une flottille viendrait en faire sa base d’opérations. Aussi le docteur avait-il pris la précaution de le faire miner. Et, maintenant, un terrible agent explosif emplissait les fougasses déposées dans sa masse rocheuse.

Il suffisait d’une étincelle électrique, envoyée par le fil sous-marin qui le reliait à Antékirtta, pour que l’îlot Kencraf fût anéanti avec tout ce qui se trouverait à sa surface.

Quant aux autres moyens de défense de l’île, voici ce qui avait été fait. Les batteries de la côte, mises en état, n’attendaient plus que les servants de la milice désignés pour y prendre leur poste. Le fortin du cône central était prêt à faire feu de ses pièces à longue portée. De nombreuses torpilles, coulées dans la passe, défendaient l’entrée du petit port. Le Ferrato et les trois Électrics étaient parés à tout événement, soit pour attendre l’attaque, soit pour courir sur une flottille d’assaillants.