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mathias sandorf.

qu’avait pu laisser à quelques hommes d’État l’entreprise si vite et depuis si longtemps étouffée du comte Mathias Sandorf.

Quant à l’Espagnol Carpena et au banquier Silas Toronthal, il ne serait définitivement statué sur leur sort, que lorsque Sarcany aurait rejoint ses complices dans les casemates d’Antékirtta. Alors l’œuvre de justice recevrait son dénouement.

Mais, en même temps que le docteur combinait les moyens d’arriver à son but, il lui était impérieusement commandé de pourvoir à la sûreté de la colonie. Ses agents de la Cyrénaïque et de la Tripolitaine lui marquaient que le mouvement senoûsiste prenait une importance extrême, principalement dans le vilâyet de Ben-Ghâzi, qui est le plus rapproché de l’île. Des courriers spéciaux mettaient incessamment Jerhboûb, « ce nouveau pôle du monde islamique », ainsi que l’a appelée M. Duveyrier, cette sorte de Mecque métropolitaine, où résidait alors Sîdi Mohammed El-Mahedi, grand maître actuel de l’Ordre, avec les chefs secondaires de toute la province. Or, comme ces Senoûsistes ne sont, à vrai dire, que les dignes descendants des anciens pirates barbaresques, qu’ils portent à tout ce qui est Européen une mortelle haine, le docteur avait lieu de se tenir très sérieusement sur ses gardes.