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antékirtta.

— Tais-toi, mon Cap, reprenait Pointe Pescade. Que diable ! Je ne suis pas assez fort pour recevoir des compliments de ce calibre, tandis que toi… Allons soigner notre jardin ! »

Et Cap Matifou se taisait, et il s’en retournait à sa jolie villa, et, finalement, il acceptait les félicitations qu’on lui imposait, « pour ne pas désobliger son petit Pescade ! »

Il fut décidé que le mariage de Pierre Bathory et de Sava Sandorf serait célébré dans un délai très prochain, à la date du 9 novembre. Pierre, devenu le mari de Sava, s’occuperait alors de faire reconnaître les droits de sa femme à l’héritage du comte Mathias Sandorf. La lettre de Mme Toronthal ne pouvait laisser aucun doute sur la naissance de la jeune fille, et, s’il le fallait, on saurait bien obtenir du banquier une déclaration conforme. Il va sans dire que cette constatation allait être faite dans les délais voulus, puisque Sava Sandorf n’avait pas encore atteint l’âge fixé pour la reconnaissance de ses droits. En effet, elle ne devait entrer dans sa dix-huitième année que six semaines plus tard.

Il faut ajouter, d’ailleurs, que, depuis quinze ans, un revirement politique, très favorable à la question hongroise, avait singulièrement détendu la situation, — surtout en ce qui touchait au souvenir