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mathias sandorf.

refus ?… Mais Sava était forte maintenant ! Elle savait que Pierre était vivant, qu’il l’attendait au dehors !…

Sous ce tapis qui le couvrait, Pointe Pescade, s’il ne pouvait rien voir, pouvait tout entendre.

« Sava, dit Sarcany, demain matin, nous aurons quitté cette maison pour une autre résidence. Mais je ne veux pas partir d’ici, sans que vous ayez consenti à notre mariage, sans qu’il ait été célébré. Tout est prêt, et il faut qu’à l’instant…

— Ni maintenant ni plus tard ! répondit la jeune fille d’une voix aussi froide que résolue.

— Sava, reprit Sarcany, comme s’il n’eût point voulu entendre cette réponse, dans notre intérêt à tous deux, il importe que votre consentement soit libre, dans notre intérêt à tous deux, vous comprenez ?…

— Nous n’avons pas et nous n’aurons jamais d’intérêt commun !

— Prenez garde !… Je tiens à vous rappeler que, ce consentement, vous l’aviez donné à Raguse…

— Pour des raisons qui n’existent plus !

— Écoutez-moi, Sava, reprit Sarcany, dont le calme apparent cachait mal une irritation des plus violentes, c’est la dernière fois que je viens vous demander votre consentement…