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la maison de sîdi hazam.

Une projection lumineuse jaillit à travers la cour et s’éteignit instantanément, dès que la porte eut été refermée.

Pointe Pescade se mit à réfléchir, et où eût-il pu être mieux pour se livrer à ses réflexions ?

« C’est bien Namir qui vient d’entrer dans cette salle, se dit-il. Il est donc évident qu’elle ne se rendait pas à la chambre de Sava Sandorf ! Mais peut-être en sortait-elle, et, dans ce cas, cette chambre serait celle qui est à l’angle de la cour ?… À vérifier ! »

Pointe Pescade attendit quelques instants avant de quitter son poste. La lumière, à l’intérieur de la skifa, semblait diminuer peu à peu d’intensité, tandis que le bruit des voix se réduisait à un simple murmure. Sans doute, l’heure était venue à laquelle tout le personnel de Sîdi Hazam allait prendre quelque repos. Les circonstances seraient alors plus favorables pour agir, puisque cette partie de l’habitation serait plongée dans le silence, quand bien même la dernière lueur n’y serait pas encore éteinte. C’est ce qui arriva, en effet.

Pointe Pescade se laissa glisser le long de la colonnette de l’arcade, rampa sur les dalles de la galerie, passa devant la porte de la skifa, tourna l’extrémité du patio, et atteignit à l’angle opposé la chambre de laquelle était sortie Namir.