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mathias sandorf.

Pointe Pescade reconnut cette femme… C’était Namir.

Comme il était possible que la Marocaine se rendît à la chambre où se trouvait la jeune fille, il fallait imaginer le moyen de la suivre, et, pour la suivre, de lui livrer d’abord passage, sans se laisser apercevoir. Ce moment allait donc décider de l’audacieuse tentative de Pointe Pescade et du sort de Sava Sandorf.

Namir s’avançait. Sa lanterne, presque au ras du sol, laissait la partie supérieure de la galerie dans une obscurité d’autant plus profonde que le pavé de mosaïque était plus fortement éclairé. Or, comme il fallait qu’elle passât sous l’arcade, Pointe Pescade ne savait trop que faire, lorsqu’un rayon de la lanterne lui montra que la partie supérieure de cette arcade se composait d’arabesques ajourées à la mode mauresque.

Grimper à la colonnette centrale, s’accrocher à l’une de ces arabesques, se hisser à la force du poignet, se circonscrire dans l’ove du milieu, y rester immobile comme un saint dans une niche, c’est ce que Pointe Pescade eut fait en un instant.

Namir passa sous l’arcade, sans le voir, reprit le côté opposé de la galerie. Puis, arrivée à la porte de la skifa, elle l’ouvrit.