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la maison de sîdi hazam.

de loup, s’arrêtant devant chaque chambre. Il semblait qu’elles fussent inhabitées. Non toutes, cependant, car, derrière l’une de ces portes, un murmure de voix se faisait nettement entendre.

Pointe Pescade recula d’abord. C’était la voix de Sarcany, — cette voix qu’il avait plusieurs fois entendue à Raguse ; mais, bien qu’il eût appuyé son oreille contre la porte, il ne put rien surprendre de ce qui se disait dans cette chambre.

En ce moment, un bruit plus fort se produisit, et Pointe Pescade n’eut que le temps de se rejeter en arrière, puis d’aller se blottir derrière une des grandes jarres, disposées autour du bassin.

Sarcany venait de sortir de la chambre. Un Arabe, de haute taille, l’accompagnait. Tous deux continuèrent leur entretien en se promenant sous la galerie du patio.

Malheureusement, Pointe Pescade ne pouvait comprendre ce que disaient Sarcany et son compagnon, car ils se servaient de cette langue arabe qu’il ne connaissait pas. Deux mots le frappèrent toutefois, ou plutôt deux noms : celui de Sîdi Hazam — et c’était en effet le moqaddem qui causait avec Sarcany, — puis, le nom d’Antékirtta, qui revint à plusieurs reprises dans cette conversation.

« C’est au moins étrange ! se dit Pointe Pescade.