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mathias sandorf.

donc, et, non sans quelques écorchures aux épaules, il se trouva bientôt à l’intérieur du minaret.

« Voilà ce que Cap Matifou n’aurait jamais pu faire ! » se dit-il avec quelque raison.

Puis, en tâtonnant, il revint alors vers la porte, dont il tira le verrou, afin qu’elle restât libre pour le cas où il serait nécessaire de reprendre le même chemin.

En descendant l’escalier tournant du minaret, Pointe Pescade se laissa glisser plutôt qu’il n’appuya sur les marches de bois que son pied eût pu faire gémir. Au bas, il se trouva devant une seconde porte fermée ; mais il n’eut qu’à la pousser pour l’ouvrir.

Cette porte donnait sur une galerie à colonnettes, disposée autour du premier patio, le long de laquelle prenaient accès un certain nombre de chambres. Après l’obscurité complète de l’escalier, ce milieu paraissait relativement moins sombre. Du reste, aucune lumière à l’intérieur, nul bruit non plus.

Au centre du patio s’arrondissait un bassin d’eaux vives, entouré de grandes jarres de terre, d’où s’élançaient divers arbustes, poivriers, palmiers, lauriers-roses, cactus, dont l’épaisse verdure formait autour de la margelle comme une sorte de massif.

Pointe Pescade fit le tour de cette galerie, à pas