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la maison de sîdi hazam.

Un silence absolu régnait dans l’habitation du moqaddem. Comme ni Sîdi Hazam, ni Sarcany, ni aucun de leurs gens n’avaient pris part à la fête des cigognes, la porte de la zaouya ne s’était pas ouverte depuis le lever du soleil.

Après quelques minutes d’attente, Pointe Pescade s’avança en rampant vers l’angle d’où s’élevait le minaret. L’escalier, qui desservait la partie supérieure de ce minaret, devait évidemment se continuer jusqu’au sol du premier patio. En effet, une porte, s’ouvrant sur la terrasse, permettait de descendre au niveau des cours intérieures.

Cette porte était fermée en dedans, non à clef, — avec un verrou qu’il eût été impossible de repousser du dehors, à moins de pratiquer un trou dans le vantail. Ce travail, Pointe Pescade aurait pu certainement l’accomplir, car il avait dans sa poche un couteau à lames multiples, précieux présent du docteur, dont il pouvait faire bon usage. Mais c’eût été une besogne longue et peut-être bruyante.

Cela ne fut pas nécessaire. À trois pieds au-dessus de la terrasse, un « jour », en forme de meurtrière, s’évidait dans le mur du minaret. Si ce jour était étroit, Pointe Pescade n’était pas gros. D’ailleurs ne tenait-il pas du chat, qui peut s’allonger pour passer où il semble qu’il n’ait point passage ? Il essaya