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mathias sandorf.

dans la fête de ce jour. Plusieurs centaines de cigognes avaient été réunies sous d’immenses filets, tendus à la surface de la plaine de Soung-Ettelâtè. Là, pour la plupart, debout sur une patte, elles attendaient l’heure de la délivrance, et le claquement de leurs mandibules faisait parfois passer à travers l’air un roulement comparable à celui du tambour. Au signal donné, elles devaient s’envoler à travers l’espace et laisser choir d’inoffensives pierres de terre molle sur la foule des fidèles, au milieu des hurlements des spectateurs, du fracas des instruments, des détonations de la mousqueterie, à la lueur de torches aux flammes multicolores.

Pointe Pescade connaissait le programme de cette fête, et c’était ce programme qui lui avait suggéré la pensée d’y jouer un rôle. Dans ces conditions, peut-être pourrait-il pénétrer à l’intérieur de la maison de Sîdi Hazam.

Au moment où le soleil venait de se coucher, un coup de canon, tiré de la forteresse de Tripoli, donna le signal attendu si impatiemment par le public du Soung-Ettelâtè.

Le docteur, Pierre et Luigi, d’abord assourdis du bruit effroyable qui s’éleva de toutes parts, furent bientôt aveuglés par les milliers de lueurs qui brillèrent sur toute la plaine.