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la fête des cigognes.

l’oasis de Menchié, prêts à se réunir au premier signal. Cette fête des Cigognes, sans que la police tripolitaine pût s’en douter, allait précisément servir la cause du Senoûsisme. Là, sur la plaine du Soung-Ettelâtè, les Khouâns de l’Afrique septentrionale devaient prendre le mot d’ordre des moftîs pour opérer leur concentration sur le territoire de la Cyrénaïque et en faire un véritable royaume de pirates sous la toute puissante autorité d’un calife.

Or, les circonstances étaient favorables, puisque c’était précisément dans le vilâyet de Ben-Ghâzi, en Cyrénaïque, que l’association comptait déjà le plus grand nombre de partisans.

Le jour où la fête des Cigognes allait être célébrée dans la Tripolitaine, trois étrangers se promenaient, au milieu de la foule, sur la plaine du Soung-Ettelâtè.

Ces étrangers, ces Mouçafirs, personne n’eût pu les reconnaître pour des Européens sous leur costume arabe. Le plus âgé des trois, d’ailleurs, portait le sien avec cette parfaite aisance que peut seule donner une longue habitude.

C’était le docteur Antékirtt, accompagné de Pierre Bathory et de Luigi Ferrato. Pointe Pescade et Cap Matifou étaient restés à la ville, où ils s’occupaient de certains préparatifs, et, sans doute, ils ne paraî-