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une poignée de main de cap matifou.

si ce n’est pendant une absence de la Marocaine, et elle n’en pouvait rien apprendre de plus.

Quant à dire en quel pays Sarcany les avait entraînées toutes deux, cette vieille femme ne l’aurait pu. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’ils étaient partis, depuis cinq semaines environ, avec une caravane qui se dirigeait vers l’est. Depuis ce jour, la maison était restée sous sa surveillance, et elle devait la garder jusqu’au moment où Sarcany aurait trouvé à la vendre, — ce qui indiquait son intention de ne plus revenir à Tétuan.

Le docteur écoutait froidement ces réponses, et, au fur et à mesure, il les traduisait à Pierre Bathory.

En somme, ce qui était certain, c’est que Sarcany n’avait pas jugé à propos de s’embarquer sur un des paquebots qui font escale à Tanger, ni de prendre le chemin de fer dont la tête de ligne se trouve à la gare d’Oran. Aussi s’était-il joint à une caravane, qui venait de quitter Tétuan pour aller… Où ?… Était-ce vers quelque oasis du désert, ou plus loin, au milieu de ces territoires à demi sauvages, où Sava serait entièrement à sa merci ? Comment le savoir ? Sur les routes de l’Afrique septentrionale, il n’est guère plus facile de retrouver les traces d’une caravane que celles d’un simple particulier !