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mathias sandorf.

tous deux cherchèrent s’ils rencontreraient Namir. Ce fut en vain. La Marocaine ne se montra point, Sarcany pas davantage.

Luigi voulut alors interroger quelques-uns de ces jeunes garçons, à demi nus, — produits hybrides de toutes les races africaines dont le mélange s’opère depuis le Rif jusqu’aux limites du Sahara, — qui grouillent dans les bazars marocains.

Les premiers auxquels il s’adressa ne purent répondre à ses demandes. Enfin l’un d’eux, un Kabyle d’une douzaine d’années, à figure de gamin de Paris, assura qu’il connaissait la demeure de la Marocaine, et il offrit, moyennant quelques menues pièces de monnaie, d’y conduire les deux Européens.

L’offre acceptée, tous trois s’engagèrent à travers les rues enchevêtrées qui rayonnent vers les fortifications de la ville. En dix minutes, ils eurent atteint un quartier presque désert, dont les maisons basses étaient clairsemées, sans une fenêtre à l’extérieur.

Pendant ce temps, le docteur et Pierre Bathory attendaient avec une impatience fiévreuse le retour de Luigi et de Pointe Pescade. Vingt fois ils furent tentés de sortir, d’aller faire eux-mêmes ces recherches. Mais tous deux étaient connus de Sarcany et