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une poignée de main de cap matifou.

désespoir avait fait place à une énergie qui ne devait plus faiblir.

— Oui !… nous le saurons ! dit le docteur, et, en admettant que Silas Toronthal ne sache pas en quel lieu s’est réfugié Sarcany, du moins ne peut-il ignorer où ce misérable retient ma fille…

— Et s’il le sait, il faut qu’il le dise ! s’écria Pierre.

— Oui !… il faut qu’il parle ! répondit le docteur.

— À l’instant !

— À l’instant ! »

Le docteur Antékirtt, Mme Bathory et Pierre n’auraient pu plus longtemps rester dans une telle incertitude !

Luigi, qui était avec Pointe Pescade et Cap Matifou dans la grande salle du Stadthaus, où Maria les avait rejoints, fut aussitôt mandé. Il reçut l’ordre de se faire accompagner par Cap Matifou jusqu’au fortin et d’amener Silas Toronthal.

Un quart d’heure après, le banquier quittait la casemate qui lui servait de prison, le poignet serré dans la large main de Cap Matifou, et il suivait la grande rue d’Artenak. Luigi, auquel il avait demandé où on le conduisait, n’avait rien voulu répondre. De là, une inquiétude d’autant plus vive que le banquier ignorait toujours au pouvoir de quel