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l’apparition.

de vent, après une journée qui avait été chaude sous cette basse latitude d’Antékirtta.

Mme Bathory, accompagnée de Maria et de Borik, quitta le Stadthaus vers huit heures et demie. Le docteur, un peu en arrière, la suivait avec Luigi et Pointe Pescade.

Toute la petite colonie était dans une anxieuse attente de l’effet qui allait peut-être se produire. Quelques torches, allumées sous les grands arbres, projetaient une lueur fuligineuse aux abords de la chapelle. Au loin, à intervalles réguliers, la cloche de l’église d’Artenak sonnait comme pour un glas d’enterrement.

Seul, Pierre Bathory manquait à ce cortège, qui s’avançait lentement à travers la campagne. Mais, s’il l’avait devancé, c’était pour n’apparaître qu’au dénouement de cette suprême épreuve.

Il était environ neuf heures, lorsque Mme Bathory arriva au cimetière. Soudain, elle abandonna le bras de Maria Ferrato et s’avança vers la petite chapelle.

On la laissa librement agir sous l’empire du nouveau sentiment qui semblait la dominer toute entière.

Au milieu d’un profond silence, interrompu seulement par les tintements de la cloche, Mme Ba-