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mathias sandorf.

sur la frontière de la Tripolitaine. Un mouvement général les portait peu à peu vers le littoral syrtique. Il se faisait un échange de messages par les rapides courriers du grand-maître entre les divers zaouyias de l’Afrique septentrionale. Des armes, expédiées de l’étranger, avaient été livrées et reçues pour le compte de la Confrérie. Enfin ! une concentration s’opérait visiblement dans le vilâyet de Ben-Ghâzi, et, par conséquent, à proximité d’Antékirtta.

En prévision d’un péril qui pouvait être imminent, le docteur dut s’occuper de prendre toutes les mesures commandées par la prudence. Pendant les trois dernières semaines d’octobre, Pierre et Luigi le secondèrent très activement dans cette œuvre, et tous les colons lui apportèrent leur concours. Plusieurs fois, Pointe Pescade fut secrètement envoyé jusqu’au littoral de la Cyrénaïque, afin de se mettre en rapport avec les agents, et il fut constaté que le danger qui menaçait l’île n’était point imaginaire. Les pirates du Ben-Ghâzi, renforcés par une véritable mobilisation des affiliés de toute la province, préparaient une expédition dont Antékirtta devait être l’objectif. Cette expédition serait-elle prochaine ? on ne put rien savoir à ce sujet. En tout cas, les chefs des Senoûsistes se trouvaient