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mathias sandorf.

n’en sortaient que pour prendre l’air dans des cours séparées. Sûr de la fidélité de ceux qui les gardaient, — c’étaient deux sergents de la milice d’Antékirtta, — le docteur pouvait être certain qu’aucun rapport ne s’établirait entre les deux prisonniers.

Aucune indiscrétion à craindre, non plus : à toutes les questions que Silas Toronthal et Carpena adressaient sur le lieu de leur détention, il n’avait jamais été, il ne serait jamais répondu. Donc, rien ne pouvait faire supposer, ni à l’un ni à l’autre, qu’ils fussent tombés au pouvoir de ce mystérieux docteur Antékirtt que le banquier connaissait pour l’avoir plusieurs fois rencontré à Raguse.

Cependant, de retrouver Sarcany, de le faire enlever comme avaient été enlevés ses deux complices, c’était l’incessante préoccupation du docteur. Aussi, vers le 16 octobre, après avoir constaté que Silas Toronthal était maintenant en état de répondre aux questions qui lui seraient posées, résolut-il de faire procéder à son interrogatoire.

D’abord, il se tint un conseil à ce sujet entre le docteur, Pierre et Luigi, auxquels s’adjoignit Pointe Pescade, dont les avis n’étaient pas à dédaigner.

Le docteur leur fit connaître son intention.