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mathias sandorf.

Dès leur arrivée à Antékirtta, Pointe Pescade et Cap Matifou avaient fait visite à Maria et à Luigi Ferrato ; puis, ils s’étaient présentés chez quelques-uns des notables d’Artenak. Partout on leur fit bon accueil, car partout ils s’étaient fait aimer. Il fallait voir Cap Matifou, dans ces circonstances solennelles, toujours un peu embarrassé de son énorme personne qui encombrait un salon à elle seule !

« Mais je suis si mince que cela compense ! » faisait observer Pointe Pescade.

Quant à lui, il était la joie de la colonie qu’il amusait avec sa constante bonne humeur. Son intelligence et son adresse, il les mettait au service de tous. Ah ! si les choses pouvaient s’arranger à la satisfaction générale, quelles fêtes il organiserait, quel programme de plaisirs et d’attractions se déroulerait dans la ville et aux alentours ! Oui ! s’il le fallait, Cap Matifou et Pointe Pescade n’hésiteraient pas à reprendre leur métier d’acrobates, pour émerveiller la population antékirttienne !

En attendant cet heureux jour, Pointe Pescade et Cap Matifou s’occupaient d’embellir leur jardin, ombragé de beaux arbres, et leur villa qui disparaissait tout entière sous les fleurs. Les travaux du petit bassin commençaient aussi à prendre figure. En voyant Cap Matifou arracher et transporter d’énormes