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aux bons soins de dieu.

Dans cette petite ville, la capitale d’Antékirtta, non loin du Stadthaus, Maria Ferrato occupait une des plus jolies habitations d’Artenak. C’était là que la reconnaissance du docteur avait voulu lui assurer toutes les aises de la vie. Son frère y vivait près d’elle, quand il n’était pas à la mer, occupé à quelque service de transport ou de surveillance. Alors pas un jour ne s’écoulait sans qu’ils ne rendissent visite au docteur ou que celui-ci ne vînt les voir. Son affection, en les connaissant mieux, allait toujours croissant pour les enfants du pêcheur de Rovigno.

« Combien nous serions heureux, répétait souvent Maria, si Pierre pouvait l’être !

— Il ne pourra l’être, répondait Luigi, que le jour où il aura retrouvé sa mère ! Mais je n’ai pas perdu tout espoir, Maria ! Avec les moyens dont dispose le docteur, il faudra bien que l’on découvre en quel endroit Borik a dû emmener madame Bathory, après avoir quitté Raguse !

— Moi aussi, j’ai toujours cet espoir, Luigi ! Et pourtant, sa mère lui fût-elle rendue, Pierre serait-il donc consolé ?…

— Non, Maria, puisqu’il n’est pas possible que Sava Toronthal soit jamais sa femme !

— Luigi, répondit Maria, ce qui semble impos-